Étude du polymorphisme génétique du système ABO dans la population du Nord-est Algérien

Abstract

La découverte du système ABO a permis l’entrée en existence de la science de l’immuno-hématologie, et le fondement les bases et les règles de la médecine transfusionnelle, en effet plusieurs chercheurs se sont intéressé à l’étude du polymorphisme du système ABO, notamment avec le développement des techniques de biologie moléculaire, d’une part afin d’approfondir les connaissances sur les mécanismes d’interaction de ce système avec différentes maladies dans la perspective du développement et de l’amélioration de nouvelles thérapeutiques, et d’autre part afin de participer à l’étude et à la compréhension de la diversité génétique humaine, et de retracer l’histoire migratoire et les origines des populations. Notre travail consiste à déterminer les fréquences phénotypiques, alléliques, et géniques du système ABO dans la population du Nord-Est Algérien, par techniques sérologiques, et de biologie moléculaire. L’étude phénotypique a concerné 10208 donneurs de sang, l’ordre des fréquences des allèles ABO est O>A>B avec respectivement 0.6820, 0.2112, 0.1068. Alors que l’ordre de fréquence des génotypes ABO déterminé par biologie moléculaire est : OO > AO > BO > AA > AB > BB avec respectivement : 44.44% > 23.08% > 15.38% > 10.26% > 5.13% > 1.71%. En plus des allèles ABO, A1, A2, B, O1 et O2 mis en évidence par biologie moléculaire, dont les fréquences sont respectivement : 16.67%, 6.41%, 11.97%, 58.12%, 5.55%, trois variants rares des allèles ABO ont été mis évidence. L’estimation des distances génétiques à travers l’analyse en Composantes Principales et la classification hiérarchique ascendante entre notre population d’étude et d’autres populations nationales, Maghrébines, et mondiales, a permis de constater que notre population d’étude est très proche génétiquement des autres populations Algériennes et Maghrébines, et les différences génétiques étaient moins prononcées avec les populations subsahariennes, qu’avec les populations Européennes et Asiatiques, et elles ne sont pas toujours bien corrélées aux distances géographiques, mais influencées par d’autres facteurs engendrant plus de mixtions avec certaines populations qu’avec d’autres. La localisation géographique de notre population à la porte de l’Afrique, et sur la rive sud de la Méditerranée, associée à plusieurs évènements historiques comme les envahissements, les échanges commerciaux, et les conquêtes Islamiques, ont été à l’origine de beaucoup de mouvements et de brassages populationnels qu’a connue notre région, et contribuant ainsi à l’identité génétique de notre population. Notre travail sera poursuivi, par une étude sur un échantillon plus large, et un séquençage du gène ABO pour mieux préciser les bases moléculaires du polymorphisme génétique des variants ABO.