Prévalence des hypominéralisations molaire-incisive dans la population scolarisée (8-12 ans) au niveau de la commune de Constantine

Abstract

Objectifs : L’objectif principal de ce travail est de déterminer la prévalence de l’affection MIH (molar incisor hypomineralization) au niveau de la commune de Constantine (Algérie), d’évaluer les habitudes d’hygiène, l’indice CAOD et la fréquence de la deuxième molaire temporaire hypominéralisée. Méthodes : Il s’agit d’une étude transversale à visée descriptive. La technique d’échantillonnage employée est un sondage aléatoire élémentaire à un degré. La méthode de diagnostic utilisée est celle de Ghanim et coll adoptée en 2015. La population cible est constituée des élèves âgés de 8 à 12 ans scolarisés dans les écoles rattachées à l’unité de dépistage et de suivi du lycée El-Houria. Résultats : Au total 1039 élèves ont été examinés. La prévalence de l’affection MIH au niveau de la commune de Constantine est de 20,5±2,46% à intervalle de confiance de 95% (2 enfants/10 sont atteints). La fréquence de la deuxième molaire temporaire hypominéralisée est de 6,9%, cette entité constitue un facteur prédictif de l’affection MIH sur dents permanentes. L’indice CAOD moyen de l’échantillon est de 1,77 (écart type : 1,90) et la maladie carieuse est présente chez 61,7% des enfants de l’échantillon. Les dents de 6 ans sont les plus touchées par l’affection MIH. Il existe une prédominance des opacités blanchâtres et brunâtres avec un taux non négligeable de caries atypiques (14,08%). Les enfants atteints de MIH présentent deux fois plus de caries dentaires que les enfants indemnes. Une corrélation positive a été constatée avec le nombre de caries, la sévérité des lésions MIH et le nombre de dents touchées par MIH. Il existe un besoin en soins conservateurs accru chez les enfants scolarisés et particulièrement ceux affectés par MIH. Conclusion : L’affection MIH est fréquente à Constantine. Au vu des répercussions de l’affection MIH sur la santé et le bien être des enfants, son dépistage devrait se faire le plus précocement possible dès l’âge de 06 ans dans le cadre d’un programme national de santé bucco-dentaire en milieu scolaire. La problématique de prise en charge des enfants ayant un besoin en soins lors du dépistage scolaire ne pourrait pas être résolue sans la bonne volonté des autorités compétentes et l’implication massive des professionnels de la santé dentaire. En termes de données épidémiologiques exploitables, d’autres études dans d’autres régions du pays s’avèrent nécessaires.