Stratégie diagnostique de la mutation P53 dans les leucémies aiguës et chroniques lymphoïdes : Du phénotype cytologique et Immuno-détection indirecte au génotype moléculaire
Stratégie diagnostique de la mutation P53 dans les leucémies aiguës et chroniques lymphoïdes : Du phénotype cytologique et Immuno-détection indirecte au génotype moléculaire
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Date
2018-01-17
Authors
MOUEDEN Mohamed Amine
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Publisher
Abstract
Le gène P53 suppresseur de tumeur est par excellence le gène le plus étudié par les chercheurs spécialisés en oncologie, l’altération du gène P53 constitue l’altération génétique la plus courante dans les cancers humains (plus de 50%); notre travail a consisté à déterminer le statut mutationnel de la P53 chez des patients atteints de la LLC et des patients atteints de la LAL.
-Il s’agit d’une étude prospective de septembre 2014 à mars 2017, basée sur une stratégie diagnostique, dont la technique immunocytochimique (ICC) était choisie comme une technique fonctionnelle de screening des altérations de la P53, ensuite la détection des mutations P53 a été faite par la technique de séquençage, et la détection des délétions par la FISH.
Dans la LLC, La fréquence des anomalies de la P53 détectées par technique immunocytochimique (ICC) est de 18.05 % (8.33% sont des mutations du gène P53). Notre étude a montré une corrélation significative entre les anomalies de la P53 et la phase de la maladie, la classification de Binet, la classification de Rai et le taux des prolymphocytes. En analyse univariée les études de la survie sans progression et la survie globale ont montré une survie plus courte en présence de l’anomalie de la P53 (p =0.0001).En analyse multivariée , les études de la survie sans progression et la survie globale incluant les facteurs pronostiques utilisés en pratique courante ont montré que l’anomalie de la P53 constitue le seul facteur prédictif péjoratif indépendant PFS (Hazard Ratio [HR] = 6.27, p = 0.023), OS (Hazard Ratio [HR] = 7.40, p = 0.031).
Dans la LAL la fréquence des anomalies de la P53 détectées par technique immunocytochimique (ICC) est de 12.2% et sont toutes des altérations indirectes du gène P53. Notre étude a montré une corrélation significative entre les anomalies de la P53 et le moment de la recherche de l’anomalie de la P53 et aussi avec la réponse précoce à la prednisone à j08. En analyse univariée, les études de la survie sans progression et la survie globale ont montré une survie plus courte en présence de l’anomalie de la P53 (p = 0.001,p = 0.033), respectivement. En analyse multivariée, nous avons trouvé que l’anomalie de la P53 constitue le seul facteur prédictif péjoratif indépendant de la survie sans événement (Hazard Ratio [HR] = 7,540 p = 0.047) par contre elle ne l’est pas dans la survie globale.
La recherche des anomalies du gène P53 que ce soit directe (mutations et délétions) ou indirecte (gènes régulateurs, effecteurs) devrait être instaurée et s’inscrit dans le bilan préthérapeutique de tous les patients atteints de la LLC ou de la LAL afin d’éviter des protocoles thérapeutiques inefficaces et toxiques, améliorant ainsi l’espérance de vie chez ces patients.