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Browsing faculté Oran1 by Author "BELMAAZIZ Hamid"
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ItemPrise en charge actuelle des scolioses chez l’enfant à l’ouest Algérien( 2018-07-19) BELMAAZIZ HamidIntroduction : La prise en charge actuelle des scolioses chez l’enfant à l’ouest algérien est confrontée à des difficultés liées à l’absence d’un centre spécialisé, et se fait d’une façon sporadique dans quelques services ici et là. L’insuffisance du dépistage précoce contribue malheureusement à l’observation de cas très graves de scoliose rendant le traitement plus lourd et plus difficile et aboutit à des situations dramatiques. Nous vous proposons de dresser un état des lieux à l’ouest algérien pour déterminer les points forts et les points faibles de cette prise en charge et surtout de réunir toutes les conditions nécessaires et suffisantes de traitement des scolioses chez l’enfant. Matériels et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective et prospective descriptive de tous les enfants de 0 à 15 ans présentant une scoliose de plus de 10° d’angle de Cobb suivis et traités au service d’orthopédie pédiatrique de EHS pédiatrique de Canastel dans l’ouest algérien. Nous avons retenu tous les dossiers de malades porteurs de scolioses suivis et traités en ambulatoire ou en hospitalisation durant les 10 dernières années qui sont au nombre de 166. La saisie et l’analyse des données s’est faite sur logiciel SPSS version 20. Résultats : L’incidence moyenne annuelle de la scoliose était de 16 cas par an, la majorité des cas observés sont originaires d’Oran mais aussi de Mostaganem et Relizane. L’âge moyen des patients au diagnostic était de 6.4 ± 4.8 ans avec des extrêmes de 0 à 15 ans. La moyenne d’âge était de 11.2±3.4 pour les scolioses idiopathiques et de 4.6±4.0 ans pour les scolioses malformatives. Le sex-ratio est de 0.40 (3 garçons/7 filles). La constatation d’une gibbosité était le motif de consultation le plus fréquent à 77%. La répartition des scolioses selon les étiologies a objectivé une prédominance des scolioses malformatives à 69% contre 20% pour les scolioses idiopathiques. Les anomalies vertébrales en causes des scolioses malformatives observées étaient représentées par les hémivertèbres dans 41.1% et par les barres inter pédiculaires dans 3.6% isolement. Les scolioses malformatives étaient associées à des malformations d’autres organes dans 30.7%. Sur le plan de la radiologie, La moyenne de l’angle de Cobb au diagnostic était de 34.34 ± 16.07° avec des extrêmes de 10 à 90°. La cyphose a été retrouvée dans 40.4% des cas et une lordose dans 30.1% des cas. Le test de Risser était toujours en avance d’une classe chez les filles par rapport aux garçons aux mêmes âges. L’évolution des scolioses a été évaluée par la mesure de la différence entre l’angle de Cobb à la fin de l’étude et l’angle de Cobb initial Les résultats ont été estimés bons dans 82.9% (stabilisation (25%), correction (57.9%)) et mauvais dans 17.1% (aggravation) avec deux perdus de vue. L’étude a comparé les moyennes de correction des angles de Cobb des traitements orthopédiques et chirurgicaux ; elles étaient comme suit : -1.03 ± 11.05° pour les traitements conservateurs et -12.82 ± 15.02° pour la chirurgie. Discussions : L’âge moyen de diagnostic des scolioses malformatives reste assez tardif. Nous continuons, malheureusement, à recevoir des malformations du rachis avec des scolioses graves à l’âge de 15 ans. Près 47% des enfants n’étaient pas scolarisés au moment du diagnostic. La gibbosité est le maître symptôme de la scoliose et reste le motif de consultation le plus fréquent mais les stigmates cutanés sont un facteur de risque (OR=11.7) pour retrouver une malformation vertébrale. La scoliose thoracique gauche doit faire rechercher une étiologie d’anomalie médullaire telle que la syringomyélie. En cas de scoliose malformative, il faut rechercher activement les malformations d’autres organes selon l’acronyme VACTER. Toute scoliose qui a fait preuve d’une évolution en aggravation doit être traitée efficacement. Plus le traitement est commencé précocement, plus le potentiel de croissance résiduel du rachis permet d’espérer un bon résultat à maturité. Le traitement conservateur par plâtres et corset garde sa place dans le calendrier thérapeutique chez l’enfant en croissance mais ne corrige pas les déformations. L’instrumentation sans greffe que nous avons introduit au service donne de meilleurs taux de correction avec diminution nette des complications connus de l’arthrodèse du rachis. Le traitement chirurgical par épiphysiodèse convexe fait précocement (avant l’âge de cinq ans) stabilise et corrige les déformations rachidiennes évolutives. Conclusion : La découverte d’une déviation rachidienne reste assez tardive chez les enfants de l’ouest algérien car souvent non douloureuse ; et pourtant le diagnostic est simple par la constatation d’une gibbosité à l’examen penché en avant. La scoliose n’est pas toujours idiopathique chez l’enfant, celle-ci doit être un diagnostic d’élimination de toute autre étiologie. Sa prise en charge doit être multidisciplinaire dans des centres spécialisés adaptés à l’enfant avec une logistique adéquate au diagnostic, au traitement orthopédique et à la chirurgie. L’instrumentation sans greffe est bonne alternative de traitement pour les scolioses évolutives. Les équipes doivent comporter des chirurgiens, médecins physiques de réhabilitation et de réadaptation, radiologues, anesthésistes, neurophysiologistes, pédiatres et des appareilleurs.