Facteurs prédictifs des troubles vésicosphinctériens et stratégies thérapeutiques chez des patients présentant une incontinence urinaire : Pronostic et résultats

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Date
2018-02-26
Authors
BENLEBNA Fréha
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Abstract
Introduction et problématique : L’incontinence urinaire (IU) est une affection physiquement et socialement invalidante, vécue et sous-estimée par des milliers de femmes dans le monde [1], beaucoup de facteurs de risque sont rapportés dans la littérature [6].L’objectif de notre travail est d’identifier les facteurs prédictifs des troubles vésicosphinctériens survenant dans l’incontinence urinaire féminine, d’évaluer le retentissement psychologique, fonctionnel et d’apprécier les résultats de la rééducation périnéale. Matériel et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective, transversale uni centrique à visée descriptive et analytique, réalisée au service de Médecine Physique et Réadaptation « EHU 1er novembre 1954 Oran » Le recueil des informations s’est fait de septembre 2013 à décembre 2016. Résultats : Une population de 141 patientes a été colligée, l’IU mixte prédomine à un taux de 64,5%, alors que 29,8%présentent une IU par urgenturie et 3,5% ont une IUE pure. L’âge moyen est de 53,14 ans, avec un âge minimum de 18 ans et un âge maximum de 83 ans. La valeur moyenne de l’IMC est de 29,8 kg/m2, dont 50,36 % sont obèses, 88,7% de femmes présentent un profil médical particulier, dominé par la constipation terminale 63,8%, l’HTA 29%, le diabète 19,9% et l’hypothyroïdie 18,4%. La majorité des patientes sont des grandes multipares avec une moyenne de gestes de 5,43, et une moyenne d’accouchements de 4,50. L’accouchement par voie basse est de 84,8%, dont 53,2% avec épisiotomie, en effet cette dernière reste encore pratiquée chez la primipare, et 14,4% ont subi une césarienne. Les infections urinaires récidivantes dominantes représentent les antécédents urologiques à 73% alors que les interventions chirurgicales à l’étage pelvien n’intéressent que 22%, 61% de femmes sont ménopausées, dont 27,7% l’âge de la ménopause se situe entre 2 et 10 ans, et 22% sont ménopausée depuis plus de 15ans. Dans notre série, 26,1% de femmes ont consulté dans un délai ≤ 01 an, alors que 45,7% entre 01 et 05 ans. Les fuites urinaires par impériosité concernent 91,5% dont 67,4% au cours d’un effort physique, 63,1% à la toux et l’éternuement, 52,5% pendant le fou rire, 35,5% au cours d’un soulèvement de charges, et 26,2% spontanément. Le retentissement des fuites dans les activités de vie quotidienne est de 71,6 %, et 58,9 % lors des activités physiques , 58,2% s’isolent par crainte que l’on découvre leurs troubles, 85,8% rapportent être forcées de changer de vêtements plusieurs fois par jour, 39,7% craignent de souiller leur linge dans le milieu du travail ou ailleurs, et 43,3% appréhendent sentir l’urine , 47,5% de femmes rapportent une mauvaise image de soi, 29,8% appréhendent l’acte sexuel , 27% se sentent moins séduisantes et 75,2% sont gênées au moment de l’accomplissement de la prière. Le retentissement psychologique est de 58,2%, 72,3% perdent confiance ou elles, 50,4% en font une obsession et un sentiment de honte, quant à la dépression 39,7% souffrent de dépression sévère, et 29,8% de dépression modérée. Notre protocole de prise en charge a été établi comme suit : traitement médical, éducation thérapeutique et rééducation périnéale. Nous avons contrôlé nos patientes sur une période de 3, 6 et 9 mois. A neuf mois 42,6% de nos patientes sont satisfaites et 50,4% rapportent la disparition totale des fuites, alors que 5,7% de femmes rapportent des récidives. Quant aux facteurs prédictifs de survenue de l’incontinence urinaire (IU), l’analyse multi variée montre que le poids du premier enfant> 3kg 500, et l’épisiotomie, sont identifiées comme des facteurs qui peuvent prédire la survenue du prolapsus vaginal, alors que le poids du premier enfant> 3kg 500, la toux chronique, le diabète, l’utilisation de forceps lors d’accouchement et l’obésité peuvent prédire la survenue du rectocèle. Ainsi l’obésité (modérée) et la toux chronique sont identifiées comme des facteurs prédictifs de son survenue d’un résidu post mictionnel significatif (> 50ml). Conclusion : Ce travail permet de montrer le profil médical de 141 patientes d’une population oranaise dans 80,9%, et 19,14% des wilayas limitrophes, ce sont d’une part des femmes obèses, hypertendues, diabétiques, grandes multipare souvent ménopausées et d’autre part exposées à des facteurs d’hyperpression abdominale (toux chronique et constipation chronique). L’incontinence urinaire mixte se trouve la mieux documentée, et l'urgenturie prédomine, l’effet immédiat et à moyen terme de la rééducation périnéale est particulièrement satisfaisant dans l’incontinence d’effort, il est bon pour 42,6% après un recul moyen de 9 mois (guérison), il est moyen dans 16,3% et la récidive est retrouvée dans 5,7%.
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