Syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil dans le milieu militaire
Syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil dans le milieu militaire
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Date
2020
Authors
Jouini Mohamed Essaid
Journal Title
Journal ISSN
Volume Title
Publisher
Université Constantine 3 Salah Boubnider, Faculté de médecine
Abstract
Introduction
Le syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est un problème de santé de plus en plus préoccupant aussi bien dans la population civile que la population militaire. Les militaires non traités sont exposés à un risque accru d’accident de circulation, d’accidents de travail et de comorbidité cardio-vasculaire. En outre, le SAHOS est directement impliqué dans l’aptitude opérationnelle des jeunes militaires d’active accomplissant des missions très sensibles d’où l’intérêt de le dépister et le prendre en charge.
Objectif
Les principaux objectifs de ce travail sont l’évaluation des 03 questionnaires de dépistage du SAHOS (le Berlin, STOP-BANG, Echelle d’Epworth) à prédire le risque du SAHOS chez les militaires d’active ainsi que la description des particularités de prise en charge diagnostique et thérapeutique afin de pouvoir redresser le profil d’un militaire chez qui le SAHOS est redouté.
Matériel et méthode
Il s’agit d’une étude descriptive, transversale, prospective et monocentrique qui s’est déroulée au service ORL et CCF /HMRUC/5°RM sur une période de deux ans. L’étude inclut les patients qui se présentent en consultation ORL pour une suspicion du SAHOS. Tous les patients concernés par l’étude ont répondu aux 03 questionnaires. Un examen orl détaillé de la sphère orl a été réalisé. De même, tous les patients ont bénéficié d’un enregistrement polysomnographique pour confirmer le diagnostic du SAHOS. Enfin, une prise en charge thérapeutique a été proposée pour les patients porteurs d’un SAHOS.
Résultats
209 patients du sexe masculin sont inclus dans l’étude, L’âge moyen était de 34,54±7,24 avec un IMC moyen de 30,83±4,8 kg/m2. L’échantillon comprenait 110 (52,6%) sujets indemnes et 99 (47,4%) sujets atteints du SAHOS. Parmi les patients porteurs d’un SAHOS, 42 (20,1%) patients avaient un SAHOS sévère, 31 (14,8%) patients avaient un SAHOS modéré et 26 (12,5%) patients avaient un SAHOS léger. Le questionnaire STOP BANG avaient la sensibilité la plus élevée à prédire le SAHOS (94,9%), Le SAHOS sévère (92,9%), le SAHOS modéré (96,8%), le SAHOS léger (96,2%) comparativement au Berlin (82,8%, 88,1%, 77,4%, 80,8%) et à l’ESS (76,8%, 81%, 77.4%, 69,2%). Des corrélations positives ont été objectivées entre la sévérité du SAHOS évaluée par l’IAH d’un côté, et l’âge, l’IMC, le tour du cou, le tour du taille, la nycturie, la présence de comorbidité, score de Friedman, score de Mallampati modifié, stade de Friedmann, nombre de site obstructif objectivé par la manœuvre de Müller (MM), l’index de microéveil, l’index de désaturation en oxygène (IDO), la saturation nocturne moyenne en oxygène basse de l’autre côté. Cependant, aucune corrélation positive n’a été mise en évidence entre l’IAH d’un côté, et l’ESS, la somnolence diurne autodéclarée, le tabac, la consommation d’alcool, le risque accidentel, le volume de l’amygdale linguale, la durée maximale de l’apnée et la durée maximale de l’hypopnée de l’autre côté. Les patients apnéiques ont bénéficié d’une prise en charge thérapie. 47 (47,5%) patients parmi eux ont reçu un traitement chirurgical. Un traitement par PPC a été proposé pour 31 (31,3%). Un seul patient a accepté le port de l’OAM. Un traitement positionnel a été indiqué chez 16 (16,2%) patients. Des règles hygiéno-diététiques ont été préconisé pour 12 (12,1%) patients.
Conclusion
Le STOP BANG a une qualité supérieure par rapport le Berlin et l’ESS dans le dépistage du SAHOS compte tenu de sa sensibilité supérieure ainsi que sa facilité d’emploi. Par conséquence, nous recommandons son utilisation lors des différentes visites (visite de recrutement, visites de maintien en activité, visites systématiques) au sein de notre armée. Sur le plan de prise en charge thérapeutique, plusieurs défis imposés par l’environnement militaire et les exigences professionnelles (travail de garde, activités opérationnelles) peuvent influencer l’observance et le choix de la PPC (traitement de référence). Nos résultats en matière de la chirurgie du SAHOS sont encourageants imposant cette modalité thérapeutique comme une alternative très puissante dans le traitement du SAHOS chez les militaires. Cependant, La formation des chirurgiens ORL sur les nouvelles techniques chirurgicales dans ce domaine comme la chirurgie robotique et l’implantation nerveuse doit être une priorité.