Stratification du risque cardiovasculaire aprés infarctus du myocarde:valeur pronostique de l'échocardiographie de stress
Stratification du risque cardiovasculaire aprés infarctus du myocarde:valeur pronostique de l'échocardiographie de stress
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Date
2015-01-07
Authors
LAREDJ Nadia
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Abstract
Introduction :
Au décours d’un infarctus du myocarde, l’évaluation du risque en termes de survenue d’un décès ou d’une récidive de l’infarctus est capitale ; elle autorise à proposer des explorations plus invasives aux patients les plus exposés qui pourront ensuite bénéficier des thérapeutiques les plus appropriées à leur cas. L’échocardiographie de stress (EDS), essentiellement sous dobutamine, a été longuement étudiée dans cette indication et ses résultats s’avèrent prometteurs. Elle permet de mettre en évidence les zones myocardiques sidérées par l’infarctus mais viables. Des nombreux travaux montrent qu’elle permet de stratifier le risque cardiovasculaire et d’apprécier pronostic des patients au décours de l’infarctus.
Objectifs :
Déterminer le taux d’évènements cardiovasculaires majeurs (mortalité et ré infarctus) 1 an après infarctus du myocarde et le corréler aux résultats de l’échocardiographie de stress et au potentiel de récupération myocardique après revascularisation.
Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude prospective monocentrique, analytique, longitudinale, portant sur 146 patients ayant fait un syndrome coronarien aigu avec sus décalage du segment ST (STEMI), thrombolysé ou non, admis au service de cardiologie du CHU d’ORAN, depuis début septembre 2012 à fin aout 2013 et ayant bénéficié d’une échocardiographie de stress pharmacologique à la dobutamine, en moyenne 4 semaines après l’épisode aigu, et suivis pendant une année.
Résultats:
Sur 146 patients, la moyenne d’âge est de 55 ± 8 ans, 85% d’hommes, 36% d’hypertendus, 41% de diabétiques, 31% des patients avaient une dyslipidémie. 63% des patients ont été thrombolysés et 58% des patients présentaient un infarctus antérieur. La durée d’hospitalisation était en moyenne de 8 ± 3 jours. La fraction d’éjection ventriculaire gauche lors de l’examen (FEVG stress) estimée à 48,2±6,8%. 89% des patients ont pu bénéficier d’une coronarographie (130 patients) parmi lesquels ¾ avaient des lésions mono ou bi tronculaires. Taux de mortalité cardiovasculaire à 1 an était de 3,1% (n=5), 19,2% de réinfarctus (n=28).
En analyse multivariée, les facteurs indépendants prédictifs de mortalité à 1 an sont l’absence de viabilité (p=0,0001) et la persistante de l’ischémie en récupération (p=0,01). Seule l’absence de viabilité à l’EDS représentait un facteur de risque indépendant de réinfarctus à 1 an (p=0,01 RR 0,08 IC 0,01-0,62). En analyse bivariée, en plus des facteurs sus cités, la réponse biphasique (viabilité à faibles doses de dobutamine, ischémie à fortes doses) représentait un facteur de risque de décès (p=0,004) et de réinfarctus (p=0,01) à 1 an.
Près de ¾ des patients qui avaient une viabilité à l’EDS ont amélioré leur FEVG à 1 an (p=0,004) avec une excellente sensibilité à 97,1% et une bonne spécificité à 75%, et près de 2/3 qui avait une viabilité à l’EDS, ont amélioré leur cinétique segmentaire après revascularisation (p=0,005).
Conclusion :
L’échocardiographie de stress permet de prédire le pronostic des patients 1 an après infarctus du myocarde et le potentiel de récupération myocardique après revascularisation.