Tumeurs ovariennes chez l’enfant et l’adolescente, dans le service de chirurgie pédiatrique de Constantine
Tumeurs ovariennes chez l’enfant et l’adolescente, dans le service de chirurgie pédiatrique de Constantine
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Date
2021
Authors
Boughaba, Nadji
Journal Title
Journal ISSN
Volume Title
Publisher
Université Constantine 3 Salah Boubnider, Faculté de médecine
Abstract
Introduction
Les tumeurs ovariennes sont l’anomalie gynécologique la plus fréquente chez l’enfant et l’adolescente. Ces tumeurs ovariennes sont théoriquement rares, mais la vraie incidence n’est jamais connue.
Bien que la plupart des masses ovariennes chez l’enfant soient de nature bénigne, une enquête approfondie est néanmoins nécessaire pour exclure la malignité ; car ces masses créent parfois des situations difficiles et équivoques auxquelles sont confrontés le chirurgien pédiatre et parfois le gynécologue lors de leur prise en charge dans notre pays. Le diagnostic est relativement facile, mais le traitement reste très débattu, dépendant principalement de l'imagerie, des marqueurs tumoraux sériques et du type histologique de la tumeur.
Matériels et méthodes
Étude descriptive, rétrospective et prospective mono centrique de 120 patientes porteuses de tumeurs ovariennes, bénignes et malignes, primitives et secondaires chez des malades prises en charges dans le service de chirurgie pédiatrique de Constantine. Algérie sur une période de 18 ans, s’étalant de janvier 2002 à décembre 2019. Une étude a été réalisée sur l'âge, la présentation clinique, la latéralité, les moyens de diagnostic, le traitement, l'histopathologie et l'évolution de ces tumeurs.
Résultats
Les 120 patientes porteuses de tumeurs ovariennes ; les circonstances de découverte étaient dominées par la douleur abdominale (81,66 %) et la masse abdominale palpable (50 %) ; le caractère urgent a été retrouvé chez 36,37 % des cas ; alors que le diagnostic ante natal dans la tranche d’âge inférieure à 2 ans n’a été fait que chez 41,37 % des cas. L’imagerie réalisée repose essentiellement sur l’échographie et la tomodensitométrie abdomino-pelvienne. Les lésions étaient unilatérales dans 96,66 % des cas.
La prise en charge était basée essentiellement sur la chirurgie. Une chirurgie conservatrice (kystectomie) a été réalisée dans 20,95 % dans cas et une annexectomie dans 22,85 % des cas et une ovariectomie dans 50,80 % des cas. Cinq cas ont nécessité une chimiothérapie. L’étude histologique montre une prédominance des tumeurs des cellules germinales (48,38 %), contre celles de la lignée épithéliales (21,77 %) et les tumeurs kystiques non-néoplasiques (22,58 %) et les tumeurs du cordon sexuel (4,83 %). La plupart des masses ovariennes sont des tumeurs bénignes (86,29 %). L’incidence du cancer ovarien était de 13,33 %. On a noté deux cas de localisation secondaire à savoir un lymphome digestif et un neuroblastome métastatique (2,41 %). Le suivi post opératoire était bon à l’exception de deux décès concernant les cas de localisation secondaire à un lymphome digestif et un neuroblastome métastatique.
Conclusion
Cette série rétrospective et prospective pédiatrique illustre les aspects cliniques, radiologiques et biologiques des tumeurs ovariennes de l’enfant et l’adolescente.
Le diagnostic des tumeurs ovariennes est relativement facile, reposant sur la clinique, l’imagerie et aussi sur le dosage des marqueurs tumoraux. Malgré la rareté de la malignité, ces masses créent parfois des situations difficiles auxquelles sont confrontés le chirurgien pédiatre et parfois le gynécologue. D’où l’intérêt des réunions de concertation pluridisciplinaire. La guérison de l’enfant et la préservation de la fertilité ultérieure sont le but principal de tout thérapeute. Le pronostic global reste bon.