Homicides commis par des schizophrènes : Etude sociodémographique, Clinique et criminologique d’une population de l’ouest Algérien et faisant l’objet de soins à l’E.H.S Sidi Chami d’Oran

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Date
2018-05-03
Authors
AMANI Moulay Ali
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Abstract
Les personnes atteintes de schizophrénie peuvent commettre, en rapport avec leur maladie, des actes de violence envers autrui. Notre travail de recherche s’intéresse à une forme de violence, l’homicide. Il s’agit de déterminer les caractéristiques sociodémographique, clinique et criminologique d’une population de schizophrènes auteurs d’homicides et les facteurs de risque associés au passage à l’acte homicidaire. Notre étude, ayant débuté en octobre 2015 et étant achevée en avril 2017, comporte deux volets ; le premier volet est transversal et descriptif portant sur l’ensemble des patients schizophrènes traités en ambulatoire ou hospitalisés dans les unités médico-légales de l’EHS Sidi Chami, suite à un internement judiciaire pour homicide. Le deuxième volet est analytique, en comparant les schizophrènes homicidaires à des schizophrènes qui n’ont pas commis d’homicide. Les résultats ont montré que le schizophrène auteur d’homicide est d’âge moyen de 33,83 ans. Il est de sexe masculin dans 86,7% des cas, il est célibataire dans 68,3% des cas, n’avait pas d’emploi ou était instable sur le plan professionnel dans 68% des cas, a rapporté une maltraitance à l’enfance dans 25% des cas, avait des antécédents judiciaires dans 20% des cas, avait des antécédents de violences physiques après le début des troubles dans 41,7% des cas, 86,7% présente une forme paranoïde, 88,3% était délirant au moment de l’acte, le délire de persécution était présent chez 71,7% des cas, 68,33% avaient une mauvaise observance thérapeutique, 50% avaient un abus ou une dépendance à une substance. La victime de l’homicide est d’âge moyen de 44 ans, est de sexe masculin dans 60,5% des cas, est connue du schizophrène dans 82,9% des cas, il s’agit d’une relation familiale dans 55,3% des cas. Le mobile de l’homicide est pathologique dans 80% des cas. Dans 55% des cas l’acte est motivé par une activité délirante, l’acte n’était pas prémédité dans 66,7% des cas. Le lieu de l’homicide était dans 51,7% des cas un lieu d’habitation. Dans 53,3% des cas l’homicide était commis par arme blanche. Dans 65% des cas il y avait un acharnement. Aussi, l’étude analytique a mis en évidence 11 facteurs de risque, parmi eux : Le jeune âge (OR : 8.55, p: 0.0000001, 3.39 – 21.98), le niveau d’instruction bas (l’OR : 14,63, p :0,003, 1,70 - 165,1), la mauvaise observance thérapeutique (OR:21,78, p : 0,0000, 7,36 - 69,21), la prise d’un neuroleptique classique par rapport à un neuroleptique atypique (OR : 9, p :0,00001, 2,84 - 31,68), l’abus/dépendance à une substance autre que le tabac (OR :7, p :0,000001, 3,14 - 15,76). En conclusion, notre travail de recherche a permis une meilleure compréhension de l’homicide commis par des schizophrènes. Ainsi, il décrit ses caractéristiques qui sont particulières par rapport à l’homicide non pathologique. Aussi, il a mis en évidence des facteurs de risque de passage à l’acte homicidaire chez ces malades. La prise en compte de ces facteurs de risque pourrait prévenir le passage à l’acte.
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