Place de la mesure de la pression intraabdominale par voie vésicale dans la prise en charge des maladies de réanimation polyvalente
Place de la mesure de la pression intraabdominale par voie vésicale dans la prise en charge des maladies de réanimation polyvalente
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Date
2015-07-02
Authors
ELKEBIR Djamila
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Publisher
Abstract
L’hypertension intra abdominale (HIA) souvent méconnue est à l’origine de plusieurs complications comme l’insuffisance rénale, la détresse respiratoire et la défaillance cardiovasculaire .Ces défaillances d’organes, exclusivement liées à l’HIA constituent le syndrome du compartiment abdominal (SCA) qui, en l’absence de traitement devient létal, le décès survenant dans un tableau de défaillances multiviscérales. Le monitorage de la PIA par voie vésicale permet un diagnostic précoce d'HIA et/ou du SCA. Une étude monocentrique, prospective, observationnelle et comparative réalisée durant une année (janvier2013etdécembre2013) au sein de l’unité de réanimation chirurgicale du service d’anesthésie réanimation de l’EHU d’Oran a permis de comparer 2 groupes de malades ayant au moins 2 facteurs de risque d’HIA dans un contexte postopératoire de chirurgie abdominale majeure ou d’urgence digestive. Le groupe 1 de 30 patients a été comparé au groupe 2 toujours de 30 patients et ayant bénéficié du monitorage démesure de la PIA par voie vésicale.
La moyenne d’âge de l’étude était de 58.25 ans avec une prédominance du sexe masculin à 63% et un sex ratio supérieur à 1. Les IGSII étaient de 3.50 dans le groupe 1 et 32. 50 dans le groupe 2. A l’admission, les postopérés avaient des PIA moins élevées avec une médiane à14, par rapport aux malades admis en urgence où la médiane de PIA était à 22 (p=0.0001).
Pour les admissions en urgence, après prise en charge, les PIA restaient élevées avec une médiane à 22. La fréquence de l’HIA était de 100% et confirmait l’influence des facteurs de risque sur la PIA puis après prise en charge thérapeutique, la fréquence diminuait à 50%. Pour le syndrome du compartiment abdominal, où la défaillance rénale prédominait et s’associait à une PIA supérieure à 20 mm Hg, la fréquence était de 33.3% avant thérapeutique et de 3.3% après thérapeutique. L’évolution des malades de notre série était défavorable chez 13.% des malades du groupe 1 et 16.7% dans le groupe 2 avec des SOFA de défaillances d’organe sévères (médianeà19). Dans le groupe1, la thérapeutique chirurgicale de réduction de la PIA était bénéfique chez 86% des malades avec dans 90% des cas un délai de reprise chirurgicale inférieur à 24 h alors que dans le groupe 2, les patients décédés avaient eu dans 38.4% des cas un délai de reprise supérieure à 48 h.
Le monitorage de la PIA chez les malades chirurgicaux du groupe1 avait permis d’augmenter notre vigilance devant toute modification même modérée de la fonction d’organe et une élévation de la PIA permettant ainsi de poser des indications de reprises chirurgicales plus précoces et de réduire les délais d’intervention par rapport au groupe 2.