Les pneumopathies acquises sous ventilation mécanique en unités de soins intensifs adultes d’Oran : Réalité et perspectives.

Abstract

Introduction : La ventilation mécanique, par abord trachéal intubation ou trachéotomie, est le traitement de suppléance commun à plusieurs motifs d’hospitalisation. Depuis l’avènement de la ventilation mécanique de longue durée lors de l’épidémie de poliomyélite, les PAVM, réputées d’une grande morbi-mortalité et d’un surcoût considérable, suscitent l’intérêt des praticiens. Cela nous a motivé à mener notre étude avec pour objectif principal, l’analyse des facteurs de risque de survenue des PAVM. Matériel et méthodes : De mai 2016 à Octobre 2018, nous avons mené une étude prospective analytique observationnelle dans deux unités de soins intensifs à Oran, unité de réanimation polyvalente du CHU Oran et unité de réanimation chirurgicale EHU Oran. Nous avons colligé 284 patients avec ventilation mécanique pendant au moins 48 heures, dont 114 patient sont présenté une complication à titre de PAVM.

Résultats : L’incidence des PAVM était estimée à 27 cas /1000 jours de ventilation mécanique. Les facteurs de risque identifiés dans l’analyse multivariée sont les antécédents de BPCO (OR : 8.3,P : 0.008),l’IGSII ≥ 70% ( OR : 4.4 , P : 0.004),la détresse respiratoire (OR : 34.4 ,P < 0.001 ),l’infection à l’admission ( OR : 15.0 , P : 0.003),la ventilation mécanique ≥ 5 jours (OR : 14.5 ,P <0.001), l’intubation≥7j ( OR : 8.1 ,P <0.001),la trachéotomie (OR : 22.9,P<0.001 ), une thérapie à base de corticoïdes ( OR : 3.0 , P :0.020)et le drain thoracique (OR : 7.4 , P : 0.017). Les facteurs de mauvais pronostic de survenue de décès chez les patients compliqués de PAVM identifiés en analyse multivariée sont l’âge≥ 65 ans (OR : 9.5, P<0.001), les antécédents de diabète (OR : 5.4, P : 0.0012), l’IGSII ≥50% (OR : 4.8, P : 0.021), la chirurgie (OR : 1.7, P :0.031), le recours à l’adrénaline (OR : 6.9, P < 0.001) et le choc septique (OR : 3.8, P : 0.034). Les facteurs qui ont un impact péjoratif sur la survie moyenne des patients compliqués de PAVM sont les antécédents de diabète (105 versus 45 jours, P : <0.001) , le score de gravité à l’admission l’IGS II ≥50% (144 versus 88 jours ,P :0.019 ),le choc septique au moment du diagnostic des PAVM( 103 versus 55 jours ,P : 0.005)et une prescription médicamenteuse à base d’adrénaline (106 versus 35 jours, P : 0.004). Cependant l’impact des PAVM sur la survie moyenne et la mortalité des patients ventilés au moins 48 heures n’est pas significatif.