L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) de l’enfant : Caractéristiques et suivi prospectif dans l’ouest Algérien

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Date
2018-06-27
Authors
BEKKAR Mohammed Mokhtar
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Introduction : L’hypertension pulmonaire (HTP) chez l’enfant est une pathologie sévère. Les données décrivant l’HTP pédiatrique sont peu nombreuses. L'HTP, longtemps jugée exceptionnelle, est mal connue en Algérie où les moyens diagnostiques et l’offre de soin sont considérablement limités. Notre travail fait le point sur la situation dans l’Ouest Algérien et s’inscrit dans une stratégie d’amélioration du diagnostic et de la prise en charge. Objectifs : L’objectif a été de décrire les caractéristiques cliniques et para-cliniques de l'HTP, la prise en charge, l’impact sur la qualité de vie et les conséquences de l’HTP de l’enfant en excluant les patients avec une HTAP persistante du nouveau-né. Méthodes : Dans cette étude prospective non interventionnelle, des enfants atteints d'HTP ont été inclus et suivis prospectivement pendant 2 ans dans un centre pédiatrique à Oran. La classe fonctionnelle OMS/NYHA, la distance de marche de 6 minutes, la qualité de vie, les paramètres hémodynamiques et les échocardiographies réalisés ont été évalués. Résultats : Soixante enfants d’âge moyen de 6,4 ± 4,6 ans demeurant dans 12 villes de l’Ouest Algérien ont été inclus d’avril 2015 à avril 2017. Le diagnostic est tardif (3 ans en moyenne). La prévalence de l’HTP a été estimée à 2,2 cas/100.000 enfants dans la wilaya d’Oran. Les patients avaient une HTP associée avec une cardiopathie congénitale (73%), HTP idiopathique (6%), associée à une HIV (3%) ou associée à une pneumopathie interstitielle diffuse (3%). Il est essentiel de reconnaître l’HTP, parfois sur des points d’appel trompeurs et d’apprécier sa gravité. L’échocardiographie est l’examen fondamental, qui permet le plus souvent d’estimer l’HTP, et d’apprécier son retentissement. Pendant le suivi, certains patients ont reçu un nombre croissant d’associations thérapeutiques spécifiques. La majorité des patients est restée stable en ce qui concerne l’état clinique, le test de marche de 6 minutes et la qualité de vie. La survie à 1 et 2 ans a été estimée à 95 % et 93.3 % respectivement (intervalle de confiance 95 %). Conclusions : Chez l’enfant, dans la majorité des cas, l’HTP est secondaire à une cardiopathie congénitale ou idiopathique. Le pronostic dépend en grande partie de son étiologie. Les associations de traitements spécifiques de l’HTP peuvent avoir contribué à la stabilité de la maladie et à une meilleure survie. Les progrès de compréhension physiopathologique ouvrent de nouvelles voies thérapeutiques. La meilleure connaissance de la maladie et de son épidémiologie ainsi que l’organisation des soins faciliteront le traitement, plus précoce, convaincront les tutelles et les industriels de la nécessité de mettre à disposition les médicaments indispensables à visée étiologiques et rapidement contribueront à l’amélioration du pronostic des patients.
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